Nous savons qu’on gaspille approximativement un tiers des aliments qui sont produits,
et que lorsque l’on jette de la nourriture, c’est comme si l’on volait la nourriture
à la table du pauvre...
Laudato Si, §50
État des lieux
Aujourd’hui, l’agriculture est un des principaux facteurs du réchauffement climatique, avec 25 % de production des gaz à effet de serre, si on y intègre la déforestation induite.
La production intensive de viande, mobilise aujourd’hui 70 % des surfaces agricoles mondiales, contribue grandement à la déforestation dont elle est responsable à 70% en Amazonie.
Par ailleurs, 10% de la population mondiale est sous alimentée alors que 41 tonnes de production alimentaire est gaspillée… chaque seconde ! Parallèlement, en France, pour une population en bonne santé, l’OMS invite à diviser par deux l’apport en protéines animales, dont l’excès de consommation entraîne “surpoids et maladies telles que hypertension, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2.”(source étude INRAE 2019)
Finalement il y a plus que le moral dans les assiettes… nous pouvons réellement contribuer à changer le monde en partant de notre coup de fourchette !
Apparu pour la première fois il y a 10 ans, le terme « locavore » nous vient de l’Ouest américain. À l’occasion de la journée mondiale de l’environnement, Jessica Pentrice, une américaine de San Francisco mit au défi les habitants de sa ville de se nourrir exclusivement d’aliments produits à moins de 100 miles, soit 160 km de chez eux. Une initiative isolée qui, depuis cette date, a rencontré un certain succès, un peu partout dans le monde et semble en passe de devenir un mode de consommation à part entière.
Un circuit court est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire.
Quelques exemples de vente directe du producteur au consommateur :
> la vente à la ferme (panier, cueillette, marché à la ferme, etc…),
> la vente collective (point de vente collectif ou panier collectif),
> la vente sur les marchés,
> la vente en tournées ou à domicile,
> la vente par correspondance (internet, etc…),
> la vente organisée à l’avance (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne – AMAP).
Quelques exemples de vente indirecte avec un seul intermédiaire :
> la restauration (traditionnelle, collective,…)
> un commerçant-détaillant (boucher, épicerie de quartier, GMS, etc…)
- Sus au gaspillage dans les écoles
Des enfants acteurs de la réduction du gaspillage dans les cantines scolaires. 3’56”
- Une restauration collective responsable
Mon Restau Responsable pour tous les acteurs de la restauration collective ! 2’09”
- Se nourrir en respectant la planète
Témoignage de Florent Ladeyn, chef étoilé, sur comment bien se nourrir en prenant soin de la planète. 2’08”
Dans mon organisation
Avant même de parler achats et consommation, comment traduire les enjeux planétaire à l’échelle de ma structure ? Sur quoi dois-je m’interroger pour prendre la meilleure direction ?
Le sage préconise en effet de commencer par se poser les bonnes questions avant de passer à l’action !
Des idées de bonnes questions à se poser
En lien avec les 4 dimensions de l’écologie intégrale :
> prendre soin de soi (santé,… )
> prendre soin des autres (producteurs, transformateurs, personnels de service,…)
> prendre soin de la nature (quels impacts des produits consommés sur l’environnement)
> prendre soin de la dimension spirituelle (le bon, le beau,…)
Le choix des produits limitant la production de déchets (produits en vrac, à faible emballage recyclable, limitation voir suppression du plastique, produits locaux à faible impact de transport, produits naturels, …).
Limiter le gaspillage alimentaire permet d’économiser des ressources, de faire des économies budgétaires conséquentes pouvant être investies dans l’amélioration de la prestation et des produits proposés.
Coup d’oeil sur des labellisations
Des labellisations sont disponibles pour permettre à votre établissement de rentrer dans une démarche d’éco-responsabilité et de la rendre visible à l’extérieur.
Que dit la loi à ce sujet ?
Loi Egalim
Cette loi issue des États généraux de l’alimentation poursuit trois objectifs :
> payer le juste prix aux producteurs, pour leur permettre de vivre dignement de leur travail ;
> renforcer la qualité sanitaire, environnementale et nutritionnelle des produits ;
> favoriser une alimentation saine, sûre et durable pour tous.
> interdiction des néonicotinoïdes et de tous les produits à mode d’action identique pour lutter contre la perte de biodiversité et protéger les abeilles ;
> séparation des activités de vente et de conseil pour les produits phytosanitaires, et interdiction des rabais, remises et ristournes sur ces produits pour mieux contrôler leur utilisation ;
> suspension de l’utilisation de dioxyde de titane dans les produits alimentaires. Cette substance n’a aucune valeur nutritive, elle est utilisée pour des raisons esthétiques ;
> protection des riverains à proximité des zones à traitement phytos.
> extension du délit de maltraitance animale en élevage aux activités de transport et d’abattage ;
> doublement des peines qui passent de 6 mois d’emprisonnement et 7 500 € d’amende à 1 an et 15 000 € d’amende ;
> les associations de protection animale pourront se porter partie civile lorsque des contrôles officiels auront mis au jour des mauvais traitements sur les animaux ;
> désignation d’un responsable de la protection animale dans chaque abattoir avec le statut de lanceur d’alerte accordé à tout employé ;
> expérimentation de la vidéo-surveillance dans les abattoirs volontaires ;
> interdiction de la mise en production de tout bâtiment nouveau ou réaménagé d’élevage de poules pondeuses élevées en cages.
> 50% de produits durables ou sous signes d’origine et de qualité (dont des produits bio) dans la restauration collective publique à partir du 1er janvier 2022 ;
> intensification de la lutte contre le gaspillage alimentaire, avec la possibilité étendue à la restauration collective et à l’industrie agroalimentaire de faire des dons alimentaires ;
> possibilité d’emporter les aliments ou boissons non consommés sur place dans les restaurants et les débits de boissons, qui doivent mettre à disposition des contenants réutilisables ou recyclables.
> interdiction des contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe et de service en plastique en restauration collective des collectivités locales en 2025 ;
> interdiction des touillettes et pailles en plastique dans la restauration, la vente à emporter, les cantines et les commerces alimentaires en 2020 ;
> interdiction des bouteilles d’eau en plastique dans les cantines scolaires en 2020.
En avant !
C’est décidé ! Nous voulons passer à l’acte… mais par quoi commencer ?
Voici quelques suggestions de pistes à suivre, pour changer notre façon d’appréhender le monde, de consommer et finalement d’acheter…
LES PREMIERS PAS
Réduire la consommation de produits d’origine animale
Les productions de viande et de lait sont de loin les productions les plus polluantes (Gaz à Effets de Serre, pollution de l’eau, déforestation,…). Si leur consommation est en soit bonne et utile au bon fonctionnement du corps humain, leur consommation actuelle est devenue excessive, entrainant des problèmes de santé chez nos contemporains, et un impact environnemental non soutenable pour notre planète. Une partie des produits carnés peut être remplacée par des alternatives végétaliennes pour une meilleure santé de tous ! Un travail de sensibilisation à cette problématique est indispensable pour une prise de conscience du plus grand nombre.
Privilégier les fruits et légumes de saison, de préférence bio
Respecter la saisonnalité, c’est bénéficier de fruits et légumes frais de meilleure qualité, car cueillis à maturité. Parfait pour faire le plein de vitamines ! Les fruits et légumes de saison contiennent naturellement les nutriments dont nous avons besoin à chaque période de l’année. Par exemple, en hiver, le chou apporte énormément de vitamine D et les agrumes de la vitamine C… Ils nous aident ainsi à pallier au froid et au manque de soleil.
Privilégier les produits régionaux
On parle aussi de circuits courts. Les produits régionaux nécessitent très peu de transport, c’est bon pour la planète et notre santé. Plus le trajet de nos produits est court, et plus ils sont frais. En achetant nos produits près de chez nous, nous préservons les terres pour les générations futures car une exploitation agricole bien gérée permet de préserver la biodiversité et les ressources en eau.
Trier les restes alimentaires afin de valoriser les déchets
L’objectif ici est de réduire le volume de déchets, et de retourner le maximum de matière à la terre afin de la “nourrir” et de la préserver. Le compostage est un processus naturel qui permet la transformation des restes alimentaires en engrais. Nous pouvons également organiser la récupération du pain de la cantine en vue de sa valorisation
Remplacer les bouteilles d’eau en plastique par des carafes ou des gourdes réutilisables
Privilégions une gourde réutilisable (en métal ou en verre) pour une séance de sport ou au bureau. Consommons l’eau du robinet en installant un système de filtration d’eau si nécessaire. Les matières plastiques sont très peu recyclées et pour beaucoup se retrouvent dans l’environnement sous forme de microparticules qui contaminent progressivement le règne du vivant.
« Tout seul on va plus vite,
ensemble on va plus loin ! »
Ne partez pas à l’aventure tout seul mais en équipe !
LES PAS SUIVANTS
Adapter la ration à chaque convive de manière à limiter le gaspillage
Travailler la qualité de l’accueil - faire de chaque repas un moment privilégié
Bannir la vaisselle à usage unique
Acheter des produits peu transformés et peu emballés
Préférer les produits vendus en vrac ou à la coupe
Acheter au fur et à mesure en fonction de ses besoins
Peser les déchets de la cantine
Opération pic nic zéro déchet
LE CÈDRE VOUS ACCOMPAGNE...
Comme groupement d’achat, soucieux de construire un monde économique plus respectueux de l’homme et de la planète, nous vous proposons ici des conseils directement liés aux marchés que nous négocions et des témoignages d’adhérents et d’experts…
En toute humilité, nous vous présentons le fruit de notre réflexion sur les bonnes pratiques d’achats liées à cette thématique.
Découvrez les autres marchés en lien avec cette thématique :
Témoignages & paroles d'experts
Ils sont formidables ! Découvrez les projets, réalisations et bonnes pratiques des adhérents du Cèdre.
Respirez, c’est inspirant !
Ils témoignent de leur aventure !
Des experts nous parlent !
- Une révolution agricole est possible
Remplacer l’agriculture de masse par une masse d’agriculteurs avec des fermes rentables. 6’23”
- Le soin par la nutrition selon Hildegarde
Retour sur cette rencontre à l’Abbaye de Rieunette qui a rassemblé plusieurs abbayes et monastères. 6’40”
- Limiter le gaspillage alimentaire
Julien Vidal, auteur de “Ça commence par moi” nous livre ses bons conseils.
5’40”
Et pour les plus audacieux... quelques lectures d'experts
- Guide des produits de la mer
le Cèdre
Un guide créé par le Cèdre pour éclairer les adhérents gérant un restaurant sur leurs achats de produits de la mer.
- Les recettes de la joie
Jany Fournier-Rosset
ed. Téqui
150 recettes saines et savoureuses en privilégiant les “aliments de la joie” présentés par Sainte Hildegarde.
- Les chefs s'engagent
28 chefs restaurateurs UMIH
ed. Scrinéo
28 chefs restaurateurs nous proposent leurs recettes simples “anti gaspi” et à des prix accessibles.