FICHE MARCHÉ
Complémentation orale
Les plaisirs de la table font partie de la culture française et la renommée de sa cuisine en témoigne.
C’est la raison pour laquelle une personne qui ne mange pas interpelle son entourage ;
c’est, de tous les soins, sans doute le plus important, car il conditionne le bon état moral et physique
de toute personne et particulièrement des plus fragiles, âgés ou souffrant de handicap.
Pour avoir un impact économique réel, positif et durable, au regard de l’écologie intégrale, chacun peut agir à 3 niveaux :
dans ma manière
de consommer
dans le choix
des produits
dans le choix
des fournisseurs
Petite prise de recul pour commencer
Avec une prévalence proche de 50 % dans les hôpitaux, située entre 15 et 40 % dans les EHPAD et entre 4 et 10 % à domicile, la dénutrition des personnes âgées est un véritable sujet de santé publique: sans un apport protéique et calorique suffisant, la personne âgée va voir son état général se dégrader et de nombreux désordres vont en découler: chutes, escarres, risques d’infections… Comment détecter et prendre en charge la dénutrition, un phénomène qui touche 400 000 personnes à domicile et de 100 à 200 000 en institution ? Comment faire que le repas soit toujours, même en institution, un moment de plaisir ? L’alimentation relève-t-elle du soin ou du traitement ? Autant de sujets de réflexion pour prendre en compte cet enjeu auprès de nos aînés.
Ma manière de consommer
Mes choix de produits
Mes choix de fournisseurs
> Quel est mon besoin réel ? Comment je souhaite traiter le sujet de la dénutrition dans mon établissement ? Sur qui puis-je m’appuyer pour gérer ce sujet, le cuisinier, la société de restauration, le personnel soignant ?
> Quelle est mon intention, mon objectif ? Quels sont les leviers sur lesquels je veux agir pour traiter cette question: la restauration, le soin ou les deux ?
> Quels indicateurs je prends en compte pour analyser les causes de la dénutrition, quels liens j’établis entre l’appétit de manger et l’appétit de vivre ?
> Ai-je conscience que ma manière d’acheter et de consommer des compléments oraux peut avoir une influence en termes d’empreinte carbone ou de déchets ?
> Quels critères importants, au regard de l’écologie intégrale, je retiens, en tant qu’acheteur, pour le choix des produits, comme celui des fournisseurs ?
> Est-ce que je vais me tourner vers des produits prêts à l’emploi ou vais-je utiliser des ingrédients, des produits déshydratés ?
> Quels sont les impacts sur l’homme et l’environnement des produits que je vais retenir ?
> Mon choix de produits est-il en adéquation avec mon projet EI ?
> Où sont installés les sites de production des industriels fabricants ?
> Comment les industriels produisent-ils ? (énergie, process…) ; en ce qui concerne les produits à base de lait, la question de la juste rémunération des éleveurs est-elle prise en compte ? L’origine du lait, la manière dont les bêtes sont nourries et élevées sont-elles connues ?
> Quels sont les critères sociaux et environnementaux retenus par les fabricants ?
Petit point sur des logos et labels du marché
Cliquez sur chaque label pour en savoir plus !
Et maintenant, les conseils du chef de marché
Fort de son expérience et de son expertise, Daniel nous partage ici ses conseils
et astuces pour une consommation plus éco-responsable ! À consommer sans modération !
Ma manière de consommer
- L’utilisation de la complémentation orale suppose de s’intéresser aux causes de la dénutrition : lassitude de vivre, dépression, mauvais état buccal, perte du goût, fin de vie… Il s’agit, en équipe pluridisciplinaire de s’intéresser à chaque situation et de procéder à de fréquentes réévaluations.
- L’équipe cuisine peut réfléchir à la mise en œuvre de plats enrichis de manière naturelle pour les déjeuners et dîners, c'est-à-dire avec des ingrédients conventionnels tels que la poudre de lait, certains fromages, des crèmes fraîches. Il est possible aussi de recourir aux protéines pures en poudre.
- Les agents d’hôtellerie ou/et les soignants font de même pour les collations et goûter de jour comme de nuit.
- La coordination est nécessaire et la responsabilité clairement établie: qui pilote le sujet de la nutrition (ou dénutrition).
- Je sensibilise mes équipes: la gestion de la dénutrition suppose une bonne coordination entre cuisinier, personnel de soin (IDE référente) et personnel d’hôtellerie. D’autres personnels tels que le psychologue, le médecin traitant, mais aussi la famille pourront être sollicités. Dans le cas d’une cuisine externalisée, je m’assure que la société de restauration a les moyens de produire une alimentation enrichie.
Mes choix de produits
- Complémentation orale et plaisir de manger. La perte d’appétit associée à la perte de poids justifie que l’on s’intéresse à la dimension plaisir : donner envie aux personnes dénutries de manger est un objectif en soi.
- Selon la répartition des responsabilités entre les cuisiniers et les agents de soin, enfin selon la gravité de la situation, le choix se portera plutôt sur :
- > l’enrichissement avec des produits alimentaires conventionnels: crème fraîche, fromage type vache kiri ou poudre de lait…
- > des produits à incorporer, déshydratés, permettent d’enrichir d’une manière plus intense une cuisine traditionnelle; ces produits ont une durée de conservation longue ce qui évite tout gaspillage...
- > des produits prêts à l’emploi: crèmes, biscuits ou boissons hyper-caloriques et hyper-protéinées: pour donner un “bon coup de fouet” quand le sujet âgé est vraiment trop faible.
- J’évite le gaspillage (pot de crèmes hyperprotéinées consommés à moitié) en choisissant les conditionnements commandés.
Mes choix de fournisseurs
- Consulter le rapport RSE du fournisseur.
- Vérifier la capacité du distributeur ou du fabricant à vous accompagner dans vos choix selon votre projet, votre organisation, l’attribution des responsabilités.
- La logistique:
- > Si c’est un distributeur, ce dernier optimise ses tournées, il forme ses conducteurs à l’éco-conduite et il vous livre votre commande complémentation orale en même temps que les dispositifs médicaux.
- > Si c’est un fabricant, il doit vous aider à “dimensionner” vos commandes: pas trop pour éviter les pertes (DLC dépassée), suffisamment pour éviter de multiples livraisons engendrant de fréquents déplacements de camions.
- Le fabricant ou le distributeur a une politique sociale innovante avec un soutien particulier aux familles des collaborateurs.